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BD et réalité : un nouveau regard sur l’autrepost_thumbnail

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Depuis des années, des auteurs de BD se font explorateurs, témoins ou militants du monde qui les entoure. Comment le 9e art, maître de la fiction, réussit il à donner à voir le réel avec plus de force parfois que l’image filmée ou le récit ?

Intervenants :
Jean HARAMBAT : auteur d’Ulysse. Les chants du retour (actes sud, BD) (superbe expo à la médiathèque de Blois)
KRIS, scénariste de BD, dont Brest,la rouge ou notre Amérique (Futuropolis)
Emmanuel LEPAGE, auteur de l’album les voyages d’Ulysse, mais aussi le printemps de Tchernobyl ( je vous promets un CR pour bientôt)

Quelle place pour l’histoire dans leur parcours ?

K : C’est une passion depuis son enfance avec la lectures des Alix, des tuniques bleues, la visite des plages du débarquement et aussi une mémoire familiale intense (grand père parmi les 1er à rejoindre De Gaulle) qui a donné envie de comprendre ce qu’il avaient vécu.
Mon maillot pour l’Algérie vient aussi de ce besoin de comprendre.

EL : la BD n’est pas aimé par les enseignants, donc il veut être prof d’histoire pour montrer le contraire. Lui aussi marqué par les plages de Normandie et leur histoire et globalement par l’histoire contemporaine. Mais l’a peu traité dans ses livres sauf pour MUCHACHO

JH : L’histoire est importante car elle est enseignante. Elle est pour lui source d’inspiration, notamment pour son travail actuel sur Churchill. L’histoire ne se répète pas, elle est mystérieuse, insaisissable. Il s’est confronté à la lecture de Dumas.

La BD est elle le meilleur médium pour dire le réel ?

EL : Muchacho raconte la vie des acteurs de la révolution au Nicaragua. Il ne fallait pas se laisser écraser. Tout est réinventé, mis en scène, écrit et pourtant : il a eu le prix des RDV de l’histoire à sa sortie et les acteurs qu’il a rencontré au Nicaragua se sont retrouvés dans le livre et l’ont offert pour transmettre à leur famille ce qu’ils avaient vécu.
Dans Tchernobyl, reportage/documentaire. Il avait une idée de noir, de sombre mais il a trouvé de la couleur, une force de chaleur humaine chez les habitants dans ce qui est devenu une grande réserve naturelle où il est troublant de ne rien voir, quel signe donner ?

JH : Il y a une douceur dans le dessin que n’ont pas photo et image vidéo, on rentre avec le lecteur pour toucher le réel autrement, comme les dessinateurs autrefois. Par exemple , les dessinateurs de la guerre de sécession (ndlr : http://photo.nationalgeographic.fr/revivre-la-guerre-de-secession-grace-aux-croquis-des-dessinateurs-presents-2498#la-bataille-de-fair-oaks-37981)

K : le scénariste de BD pense au dessin, veut faire ressentir ce que montrera le détail, ne pas singer une image mais faire naître un sentiment. Notre mère la guerre, c’est 12 ans de travail pour aboutir enfin. La couleur est narrative, le dessin joue la musique pour immerger le lecteur.

JH : La BD a longtemps montré le non réel notamment via la SF et même Astérix, le cinéma a mis du temps pour investir ce champ là.
Le récit donne une indispensable liberté pour jouer la mise en scène.

EL : Le travail de mémoire demande de reconstituer des conversation pour les rendre plus fluide mais respecter toujours la vérité.

Mémoire et documentation :
K : Il y a une mémoire extraordinaire, à interroger et même à créer : Tardi a créé une mémoire de la 1ere GM.
Et il donne l’exemple de son travail actuel « mon arrière grand père, mon grand père, de Gaulle et moi », où il fait de nombreux aller/retour entre aujourd’hui et la Seconde GM.

Place de l’émotion :
K : il faut croire à l’histoire, transmettre une énergie. Le dessin en parallèle au texte dit des choses. L’empathie fait beaucoup

EL : Il y a une éthique du dessin, sinon il peut devenir propagande, à nouveau il suffit de regarder l’histoire du XXe.


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